I .L'Importance donnée à l'EXPOSITION DANS UN ESPACE

I. 1) L'exposition/Une œuvre faite uniquement pour le temps d'exposition/

Ma pratique se développe quelquefois sous forme de projections dans un ESPACE donné.
L'Espace comme endroit de consensus social (référence "Annette Messager" ou "Catherine Grenier"). Trouver un consensus social dans un ESPACE, c'est s'interroger sur l'ordre du monde et l'activité créatrice.
L'ordre du monde c'est ce qui est connu, la Crise sociale…
L'espace est vu comme une alternative à la mondialisation et à cet ordre du monde (référence Catherine Grenier) et comme espace donnant à voir et provoquant l'imaginaire.

I.2) L'ESPACE = c'est trouver une conciliation entre la mondialisation et l'activité créatrice personnelle, sachant que l'activité artistique est quelque chose d'individuel, de personnel faisant appel à un imaginaire personnel, je me pose la question de savoir si être artiste ce n'est pas de réconsidérer les données sociologiques à chaque instant, combattre en restant utopiste et fidèle à ses propres idées et aboutissements dans un espace nouveau à chaque fois=synonyme de la nouveauté du monde

(et des succès futurs de l'alliance artistique avec celui-ci.
Pour ensuite me poser des questions
liée à la transparence qui peut être synonyme de l'inconscience ré-enfantée par la conscience dans le désir et le rêve. Les différents médiums : dessin, projecteur et feuilles transparentes.
)

   
 

II. La PLACE DE L'IMAGINAIRE / Espace et imaginaire= Annette Messager
Je mets, d'autres fois, en œuvre des compositions circulaires où l'imaginaire du spectateur est sollicité

-par le médium : dessin,
Egalement

-Par la composition
Et surtout :

-par le mode d'AFFICHAGE de l'œuvre (mode CIRCULAIRE), qui se veut être une opposition au nouvel consensus social. (référence "Catherine Grenier")
ref.Annette Messager " mes vœux ", " mes vœux sous filet "
ref mon installation circulaire

1.2.3.

1.Annette Messager "Mes voeux" 2.Circuit de mes dessins 3.Dibbets SaenredameZadkine

La place de l'imaginaire est donc présente par le MODE D'AFFICHAGE "HORS NORME" censé heurter le sensibilité, et entraver les codes sociaux. Braver la morale, le mode d'affichage participe tout comme l'image à cette entrave. Chez Tony Cragg ce qui est hors norme c'est la forme elle-même , chez moi ce qui est hors norme c'est le mode d'affichage au même titre que l'image.

-également l'emprunt de CODES AU FILM NOIR, et au roman policier (référence l'oeuvre "les indices" d'Annette Messager) donne sa place une seconde fois à l'imaginaire, pour dépasser l'IMGINAIRE COLLECTIF angoissé et revenir à quelquechose de plus individué, qui est de l'ordre de la RESOLUTION DE SA PROPRE SOUFFRANCE par la mise en images de ses propres peurs pour en déceler les significations. Braver ses peurs en bravant la morale.

"La pire des prisons, c'est dans la boite cranienne", Messager, Anne-
"Voir le dessin comme un motif intérieur", Dibbets, Jan

"Tuer avec de la tendresse, est plus cruel qu'avec un couteau", Arman -

Ce qui est important c'est accoster de son propre naufrage", Maguy -

III. 1) Entre site et mise en scène = l'INSTALLATION

III.1. 1) L'INSTALLATION DE COMPOSITIONS CIRCULAIRES
Un dessin en poursuit un autre dans une composition circulaire.
Je ne tente pas ici de parler de l'écart entre le récit et la figuration pour tenter d'évaluer dans quelle mesure cet écart peut induire le spectateur dans un excès ou un manque relevant d'une fiction, mais parle du dessin en tant que médium et dans sa puissance évocatrice.
Le dessin est vu comme évocateur de sens dans des scénarios esquissés à la main, invoquant l'imagination du spectateur, il est question de la capacité des images à ébranler et à susciter notre imaginaire, ce par le déploiement de scénarios laissés à la libre imagination du spectateur qui peut continuer la fin ou terminer le début de ces dits scénarios (référence "Annette Messager" " les indices " et la puissance des images à provoquer notre imaginaire sur un registre dramatique par l'emprunt de codes au film noir et au film policier)
L'imaginaire est ainsi vu comme résultat de l'horreur du monde. En opposition à la théâtralisation de la violence au quotidien, il est un moyen de " panser " le réel en parlant de la part obscure individuée.
(LE CERCLE - recherches à faire sur Richard Long) sinon il y a la rotation chez Marcel Duchamp jusqu'à l'obsession par l'oeuvre " les rotoreliefs". Je pense qu'il y a dans mon art une part d'obsession pour parvenir à la perfection.

 
 

IV. 1) Le TEMPS et l'oeuvre vue comme une NARRATION FRAGMENTÉE

"Voir c'est entendre, l'oeil écoute", Ernest Pignon Ernest -


J'ai expliqué précédemment que ma démarche employait le lieu comme un endroit de consensus social nouveau et utopiste dans lequel s'incarne l'imagination du spectateur et l'intention de l'artiste.
Mais cette démarche c'est aussi tenter de résoudre la contradiction du dessin, qui en soi va puiser dans le souvenir, cherche dans le passé des formes reconnaissables, et s'applique, comme un archéologue, à nous en entretenir au présent. (LE TEMPS)
Le temps s'inscrit-il dans la mémoire ? le dessin c'est la mémoire (Sartre)

"Rendre au dessin son caractère intuitif, puiser dans la mémoire visuelle", Sartre, Jean Paul-

chaque mémoire demande à être reconsidérée, discutée, nous apprenons à paritr des défauts d'hier.

IV.2) L'idée du FRAGMENT pour repenser les limites et interroger la vérité des choses. L'idée du fragment pour éviter les certitudes et reconsidérer les faits pour émettre des critiques. ( "l'archéologie du savoir" de Michel Foucault)

référence " le feuilleton " d'Annette Messager, la fragmentation chez Picasso, les greffes chez Picasso, Duchamp et Penone .

Une réalité fragmentée, déchirée à recomposer : chaque élément en noir et blanc instruit la narration fragmentée et le degré filmique de la narration visuelle dans mes compositions. Le fragment est utilisé chez beaucoup d'artistes du land art et chez Tony Cragg.- héritier des nouveaux réalistes, qui tout comme Annette Messager, je pense tend à réinjecter du sensible dans la réalité par l'invention de formes nouvelles.

Le fragment chez Tony Cragg questionne le rapport entre l'homme et la nature: observer la Nature la modifie-t-elle? inventer de nouvelles formes c'est s'éloigner des codes sociaux (Tony Cragg) Par contre, ne sommes nous pas l'empreinte que nous laissons sur la Nature?(Richard Long). Mais n'avons nous pas développé un sentiment de supériorité par le fait de modeler la Nature et les matériaux, alors que nous ne sommes en réalité que tout petit? (Tony Cragg)

"Stone Line", Long, Richard, 1977


IV. 3) Lumière en mutation/ lisibilité du temps- LIRE LE TEMPS A TRAVERS LA LUMIERE- Penser au passé


Importance est donnée dans ma pratique et notamment par la réalisation de décors numériques à : -La pensée de la trajectoire de la lumière selon différents points de vue , (ce par des recherches sur la technicité de l'ombre et de la lumière numérique)

REFLEXION DE LA LUMIERE SELON DIFFERENTS POINTS DE VUE
(référence principale : l'œuvre " Ronds de lumière "de l'artiste Andy Goldsworthy)
" Par beau temps la sculpture prend vie, un cercle noir le matin, l'inverse le soir, et les journées sans soleil il n' y a aucun cercle " [3]
"ROnds de Lumière", Goldsworthy, Andy

La lumière glisse sur la matière, modifie les ombres portées, les reflets sur le bois/ Le temps est lisible à travers la matière qui se souvient de la lumière au rythme des rayons du soleil et de leur réflexion par la matière. Le temps s'imprime petit à petit. [3]

La lumière sculpte les formes, les formes nouvelles issues de l'imagination de l'artiste donnent à voir une réalité différente, modifient notre perception des choses en nous soumettant des contraintes et des codes au-delà des codes sociaux (Tony Cragg)

[3] Goldsworthy, Andy," Passages ", édition française, anthèse 2004, l'œuvre ronds de lumière

  Qu'en est-il de la mémoire de nos morts ?

 

V.La Mémoire

V.1 ) LA PLACE DE LA MEMOIRE DANS MON OEUVRE

Parler de la mémoire à travers 3 questions:

-Qu'en est -il de la mémoire universelle et d ela mémoire personnelle?

S'interroger sur son passé c'est s'interroger sur la part non révélée. C'est se faire Violence pour quitter le regard prédateur maternel , ( Bacon) et découvrir sa véritable identité.La beauté comporte une part de Violence.

-Le mimétisme est-il l'égal de la mémoire?

il faut bien évidemment S'AFFRANCHIR DES MODELES pour être artiste, et établir des règles pré-existantes à l'oeuvre que l'on nomme "originalité".Pour en revenir à revenir de parmi les Morts , il faut parler de la part fantomatique en Nous, celle qui tend à être révélée, pour construire au Présent. Construire au présent c'est comprendre son passé, d'où dans mon oeuvre l'importance donnée à la discontinuité, ce afin de repenser les liaisons et les limites de mon histoire, our la voir d'une manière inédite et en comprendre la ténacité.

INTERROGER LES FAITS sur leur degrè de VÉRITÉ (Michel Foucault), pour se révéler à soi-même (Max B.) et en arriver à la passion de Soi par Soi (Mythe de Jésus).Parler de la part obscure de la part sombre ( la part d'ombre- Jung) la part FANTOMATIQUE de soi que Maupassant qualifie d'énigmatique, angoissante, que l'homme s'est créée depuis qu'il pense (ref. "Le Horla", Maupassant, Guy) c'est s'adonner à un travail de mémoire sur son propre passé, pour en interroger la Vérité, par la fragmentation et non le depéçage, mais la dé-liaison. L'artiste puise dans son imagination des règles qui sont au-delà de la Raison,

Si le réel est égal au couple RATIONNEL/IRRATIONNEL, alors le mouvement surréaliste a essayé d'en percer les mystères, en amenant l'objet irrationnel à être rationnel (la machine à "penser" de Dali), Pourtant les Nouveaux Réalistes vont s'interroger sur l'éphémère du déchet questionnant ainsi encore une fois le statut de l'objet pour résoudrer l'énigme de la rationnalité couplée à l'irrationalité. La déchet crystallisé interroge la société de consommation sur sa qualité rationnelle.Si tout a un but, si avoir une conduite rationnelle c'est avoir le plus grand montant de déchets au monde et n'en faire profiter personne, alors est-ce ça la rationnalité?(ref. les résines d'Arman ou l'incarcération de l'objet mort dans l'arrogance physique d'une poubelle "Auto-robot-portrait", ou "Poubelle des enfants")

Justement il faut laisser la place à l'IMAGINATION pour reformuler des CONCEPTS. toutes le snuits notre pensée est assaillie d'irrationalité=> le pouvoir de l'IMAGE à créer en nous des émotions, rend peut-être la société plus sensible. Il s'agit de s'interroger sur la PLACE DE L'IMAGE dans notre société, dans laquelle elle a une place tellement importante qu'elle a dématérialisé tous nos fantasmes/ Ainsi désirons-nous voir les Images qui vont créer nos besoins. PARLER DE LA VIOLENCE DES IMAGES est important car c'est parler de la part obscure ( part d'ombre) car mettre en images son inconscient c'est tenter de le déjouer, mais c'est aussi tenter de déjouer le réel (Jeff Wall) par un théâtre d'images , par la théâtralisation d'une violence au quotidien ayant pris le pas sur notre sensibilité (ref. L'oeuvre "Dead Troops Talk", Wall, Jeff où le photographe Jeff Wall s'évertue à nous montrer un montage photo de troupes américaines mortes au combat parlant au téléphone)

"Chaque vie est une scène, où chaque être humain en cherche la sortie et l'entrée", Shakespeare, William

1.2.3.

1."Dead Troops Talk" Wall, Jeff, 2. "La Mort" Maguy 3. "Les enfants de Dijon" Boltanski, Christian, 1994

veritables scénagraphies théâtrales , les installatons "mythologies individuelles" de Boltanski font appel à la mémoire universelle (référence "les enfaqnts de Dijon")

L'image façonnée, quant à elle, reprend ses attributs : la déréalisation de l'individu par la création de fantasmes extérieurs à lui-mêmeEn créant le désir elle en empêche sa conxtitution par l'individu spectateur.Ce que Boltanski dénie en forçant son spectateur dans la pénombre et le recueillement personnel. Outre son origine mythologique, l'image participe non seulement à la morale mais éduque l'individu , l'obsède, provoque ses malaises, et ses désirs, choquant l'individu mais l'isolant dans la superficialité d'aspirations étrangères-voire étrangères à sa propre nature. Mon propos est surtout de parler de l'irrationalité de la Pensée, pour tenter de repenser les limites, les liaisons et les connexions et déceler la part VRAIE , ou la part de Vérité de son propre passé pour renaître de ses cendres...

- Le Temps s'inscrit-il dans la mémoire ?

et l'oeuvre "Wall Hanging"créée en 1969-1970, par l'artiste Robert Morris, par laquelle celui-ci interroge le point AVEUGLE de la sculpture"Wall Hanging", Morris, Robert, 1969-1970

ou comment serait la sculpture au final en exposant un tissu lacéré, laissé à la libre tension de la pesanteur, tendu vers le bas au fur et à mesure du temps d'exposition dans la salle d'exposition. Ma réponse à cette question est que la matière reflète la lumière, qu'elle se souvient de cette lumière et qu'ainsi le temps s'imprime au travers de la matière. (id.l'oeuvre "Ronds de lumière") et que la chose qui reste en suspens dans le monde, c'est la Passion.

"La passion reste en suspens dans le monde, prête à traverser les gens qui veulent bien se laisser traversés par elle" Duras, Marguerite

La passion du Christ, et les témoins du calvaire de sa crucifixion: exemple "Maria-Magdalena" peinte par le Caravage

1.2.

1."Crucifixion" El Greco, 1570 2."Maria-Magdalene", El Caravaggio, 1593-1594(exposé à la galerie Dora Panphilj à Rome)

L'une des caractéristiques de la peinture du Caravage est son usage du clair-obscur, ou encore chiaroscuro, nom italien sous lequel on désigne souvent cette technique. Dans la plupart de ses tableaux, les personnages principaux de ses scènes ou de ses portraits sont placés dans l’obscurité : une pièce sombre, un extérieur nocturne ou bien simplement un noir d’encre sans décor. Une lumière puissante et crue provenant d’un point surélevé au-dessus du tableau enveloppe les personnages à la manière d’un projecteur sur une scène de théâtre, comme un rayon de soleil qui percerait à travers une lucarne. Le cœur de la scène est particulièrement éclairé, et les contrastes saisissants ainsi produits confèrent une atmosphère dramatique et souvent mystique au tableau.

Dans Le Martyre de saint Matthieu (1599/1600), la lumière du soleil traverse le tableau pour se déverser à flot en son centre, sur le corps blanc de l’assassin et les tenues claires du saint martyr et du jeune garçon terrifié, contrastant avec les vêtements sombres des témoins disposés dans l’obscurité de ce qui semble être le chœur d’une église. Le saint écarte les bras comme pour accueillir la lumière et le martyre; ainsi l’exécuteur, ne portant qu’un voile blanc et pur autour de la taille, semble un ange descendu du ciel dans la lumière divine pour accomplir le dessein de Dieu – plutôt qu’un assassin guidé par la main du démon. Il se pourrait même que le bourreau ne soit pas celui que l'on croit voir au premier coup d'œil. En effet, saint Matthieu est déjà blessé et un groupe de figures prend la fuite vers la gauche. Le bourreau serait alors parmi ceux-là. L'homme porterait alors secours au saint et aurait pris l'épée de la main encore ouverte de l'un des fuyards. L'homme du centre est également vêtu d'un drap comme le sont les deux figures du premier plan. Ces figures sont des fidèles venus se faire baptiser et l'un d'eux essaie de porter secours au saint.

Comme dans La Vocation de saint Matthieu, les protagonistes ne sont pas identifiables au premier coup d'œil.

Ajoutés aux contrastes du clair-obscur, la sensualité du corps de l’assassin et les mouvements dramatiques des témoins horrifiés donnent vie Stendhal les décrit en ces termes :

« Le Caravage, poussé par son caractère querelleur et sombre, s'adonna à représenter les objets avec très peu de lumière en chargeant terriblement les ombres, il semble que les figures habitent dans une prison éclairée par peu de lumière qui vient d'en haut. »

— Stendhal, Écoles italiennes de peinture, Le Divan (1923).

Malgré ces critiques, la technique du clair-obscur sera reprise et adaptée par nombre de grands peintres à travers les âges, comme Georges de La Tour, Rembrandt et beaucoup d’autres. De nos jours, le clair-obscur est souvent utilisé dans le cinéma et la photographie, notamment en noir et blanc : citons des cinéastes comme Orson Welles ou des photographes comme Sally Mann ou Robert Mapplethorpe.

En osant jouer sur la lumière pour accentuer le sens d'un tableau au détriment d'un certain réalisme de situation et de certaines conventions lourdement implantées — tout en insistant sur le réalisme de l'exécution — l'œuvre du Caravage a donné une grande impulsion à la peinture, une sorte de premier pas précoce vers les ruptures conceptuelles modernes dans l'art pictural qui auront lieu plusieurs siècles après lui.

 
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